Bipolaire ?

Publié le par Simon.Van

Allez, je me lance. Juste le premier (petit) article chirurgical d'une, je l'espère en tout cas, longue série...

Braquons nos projecteur sur...tadam...nos amis les mono- et bi-polaires. Par là, je n'entend pas écrire un article sur les maniaco-dépressifs mais bien sur ces instruments géniaux que l'on trouve dans toute salle d'op' qui se respecte.

La mono-polaire.

Alors, vous verrez tout de suite de quoi je parle si je l'appelle par son autre petit nom : le bistouri électrique ("haaaaa, merci, c'est plus clair"). Son nom vient de son mode de fonctionnement (tout comme pour la bi-polaire d'ailleurs), c'est-à-dire que la pointe de la mono-polaire est une borne d'une sorte de pile géante, l'autre étant une petite plaque que l'on colle sur le patient avant l'intervention (d'où le nom mono-polaire, le bistouri électrique est UN des 2 pôles).



Donc, à chaque fois que le chirurgien appuiera sur le bouton magique du bistouri électrique, des électrons sortirons, concentrés en un point qui n'est autre que la pointe du-dit bistouri et diffuserons en cédant leur chaleur au tissus directement avoisinant (ensuite, ils sont trop dispersés que pour créer assez de chaleur, on évite ainsi de tout brûler sur le chemin jusqu'à la plaque). Le bistouri électrique coupe ou cautérise donc via la chaleur...

Ce principe de 2 bornes séparés explique aussi le fait que l'on peut "faire feu" sur une pince appliquée sur un vaisseau pour assurer l'hémostase sans se prendre, en principe, de décharge (les électrons empruntans toujours le chemin le plus court entre les 2 bornes, soit du bistouri à la plaque et pas dans la main du pauvre assistant).

Un des inconvénient vient justement de cette "paresse" des électrons, parfois, le chemin le plus court n'est autre qu'un arc électrique (ho, la belle bleue), particulièrement problématique en chirugie digestive (le colon contient des bactéries produisant du méthane, il existe donc des cas publiés de chirurgiens s'étant brulés les mains suite à une explosion) et en coelioscopie (ou l'atmosphere est torride et humide...). Un autre problème peut survenir au niveau du point de sortie, la plaque. Celle-ci est supposée être suffisamment grande que pour répartir les électrons (et donc ne pas créer d'élévation de température suffisante pour créer une lésion tissulaire), si il existe une goutte d'eau dessus, il existe une surface de contact plus petite, propice donc à brûler la peau à un endroit. Oups.
Un dernier désagrément, et non des moindres, de l'électro-cautérisation vient de la fumée qui s'en dégage, procurant cette caractéristique odeur de cochon grillé (malheureusement, il n'y a, à ma connaissance, pas d'étude de médecine publique sur l'effet que cela peut avoir sur la santé des chirurgiens; la seule étude s'y étantintéressée a pris des mesures à 2 cm au dessus d'une mono-polaire... Peu réaliste...).

Sinon, il existe plusieurs subtilités style les modes "spray" (qui permettent une plus large diffusion des électrons dés la sortie du bistouri), utile pour "cramer" le tissu sous jacent plus rapidement; "fulgurate"; ... Puis on peut aussi régler l'intensité (que cela soit du mode "Cut" ou "Coag"), passant du briquet électrique au barbecue géant.

La bi-polaire.

Allez, on reprend les même acteurs, on mélange le tout et on fait autre chose avec. Dans la bipolaire, toujours comme le nom l'indique, les 2 pôles se situent sur l'instrument même, plus de plaque sur le patient. Vu qu'il s'agit d'une pince, celle-ci peut-être de n'importe quel type (De Backey, Addson, ...), il suffit "juste" que le manche soit recouvert d'isolant (parce que là, le risque de se prendre une décharge est réel).

Ces 2 principes (mono et bi) sont, bien évidemment, applicables (et appliqués) à la coelioscopie (la mono-polaire étant représentée, le plus couramment, par un crochet, la bipolaire par des pinces style Johan adaptée)


L'ultracision

Brevetés et commercialisés par Ethicon (c) dans la gamme Harmonic (c), il s'agit d'appareils permettant à la fois de couper et de cautériser via des ultra-sons. L'extrémité d'une pince Harmonic vibre 55.500 fois par seconde ce qui permet de "casser" les protéines d'un tissu en formant un sorte de conglomérat collant et de vaporiser l'eau contenue dans les-dits tissus.






Allez, maintenant, Take me Out !

Publié dans LifeStyle

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